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mardi 30 décembre 2014

Novembre au choleil !



Après la Grèce, retour quelques jours en France pour profiter de notre belle région avant de repartir en Espagne. Une journée de parapente autour d’Annecy avec un premier vol rando aux Dents de Lanfon bien accompagnée par Arthur, Eric et Max ; une journée de grimpe au-dessus du Lac du Bourget à Cessens, pas la falaise la plus mythique du coin mais une jolie vue et un bon bain de soleil ; puis la découverte de la falaise du Col de Marocaz. Là en revanche, le secteur mérite le détour : au frais pour l’été et l’automne et un bon concentré de voies dures. Malgré des doutes suites aux cotations de Kalymnos, la forme est là puisque j’y réalise à vue Vice de pute 7c+, voie assez variée sur petites prises puis dalle qui me convenait bien.

En route !

Mais place à l’Espagne ! Nous partons avec Max et son camping-car à la découverte de Chulilla tout d’abord. Changement de paysage, on est dans le Sud ! Les cactus et les orangeraies sont là à perte de vue ; la douceur également ! Parfait pour une transition lente vers l’hiver.

Orangeraie...
... et oranges à gogo !

Le site de grimpe nous a séduit... Un petit village pittoresque, perché au-dessus d’une gorge aux parois orange et raides nous rappelle un peu Rodellar. Comme là-bas, tous les déplacements se font à pied à partir du village. Globalement, il y a deux gros secteurs de grimpe : Pared de Enfrente qui se trouve justement en face du parking du village et l’Oasis qui est complétement de l’autre côté de la Pared de Enfrente, proche du barrage.

Les carrelages typiques des balcons de Chulilla
Le petit village de Chulilla
La vallée du secteur Oasis

On commence par le secteur face au parking et franchement on adore. La grimpe est belle et longue. On a le choix entre de grandes longueurs sur colos ou de grandes longueurs sur règles et à placement. On est bien motivé si bien que dès le premier jour on va voir Nueve Zeta 8a+ sur croûtes. Bien nous en prend car Max passe à un cheveu de faire la croix le deuxième jour ! Pour moi c’est plus dur alors je m’en vais varier les plaisirs dans les colos de Ramallar, 7c+à vue.

Max dans Nueve Zeta, 8a+

Le grand plongeon ? au pied de la Pared de Enfrente

Nous on est bien à ce secteur mais tout le monde nous dit que l’Oasis c’est encore mieux alors après quelques jours, on se décide à aller voir de quoi il retourne. Une barre immense avec un paquet de voies... Un secteur que de colos, un avec uniquement des voies de continuité sur règles, un autre avec un plus gros dévers et toujours de bonnes longueurs.


Le barrage de l'Oasis

Un brin paradisiaque...

Y'a de quoi faire !

Le rocher est un peu poli par le passage mais comme l’escalade n’y est pas ultra exigeante, ça ne gêne pas tellement. Evitez cependant les voies qui paraissent lustrées et brillantes, de type « flan vomi » selon Max. Le rocher est de base ultra lisse et glissant, même sans aucun passage. On a testé et on ne s’y est pas fait plaisir. Mais bon elles se repèrent facilement du bas !

Rin Ran, 7c+

Max dans El diable viste de prana, 7c
 
On reste quelques jours à ce secteur à faire monter l’acide lactique dans les avant-bras en compagnie de David, Iban, Eric et Isa et on varie les plaisirs.

LE siège de l'Oasis
Pas mon sport par excellence

La scène de crime...
Affaire résolue pour Braquo
... et le cadavre
Après une journée récup/campement/petites routes escarpées/cure de Booba, on arrive dans la mecque du bloc espagnol : Albarracin. Il est temps de changer de filière, d’arquer, de forcer et de se préparer au froid !

El campamento gitano

A disfrutar

 Là, ça y est, on n’est plus dans le Sud ! On enfile les couches et on part affronter le vent froid et c’est pas le chien d’Arnaud qui va se plaindre.



Ca y est, on est bien !

Dans son élément

Après deux jours de mise en jambe Max fait son premier 7b bloc et ne s’arrête plus !

Content !

Un 6c dont on n'aura pas trouvé la solution

Pause thé à Techo Don Pepo
Au sommet de son 7b ... !

 Pendant ce temps, je retourne voir quelques vieux démons et, plus en forme que les autres fois, je fais rapidement cette fois Zarzamora et El reloj de arena, tous deux 7a et Raquel, 6c sur micro arqués.

La poutre

Au pied de Zarzamora, 7a
Encore des essais dans Rockman, 7b ... Mais non !

On quitte à regret le coin en direction de Siurana. Là-bas on retrouve Céline et on fait les belles classiques de Mandragora et Papagora. Puis une journée à Montsant pour apprécier le long Kameleon, 7c au même niveau que les vautours ou les gros dévers physiques de Raco de Misa et on file dans notre fief qu’est Margalef !

Max dans l'Escarmarla, 7c+ à Siurana
Le beau mur d'El Pati à Siurana
Et celui de Raco de Misa à Montsant

Pita, un copain de Rodellar, nous rejoint pour le we. Depuis le temps que j’ai envie de découvrir le secteur de colos de Margalef sans trop oser y aller vu le niveau d’entrée de 8a, cette fois-ci on saute sur l’occasion. Et bien nous en a pris, le 8a de Margullo n’est pas trop exigeant au début et permet de grimper sans se blesser pour s’échauffer. Cette voie est vraiment belle et on en profite pour la cocher avec Céline. On visite également un 8a+ original, la via del Joan, qui se grimpe en écart entre deux colos plates... C’est différent de d’habitude et surtout épuisant ! Gros mental à avoir pour envisager l’enchainement ! Max et Céline vont zieuter un autre 8a+ qui s’avère ultra bloc en haut... Les solutions paraissent difficiles à trouver ! Les autres voies sont soit trop dures pour nous soit peu fréquentées donc un peu sales et nous attirent moins. Dans tous les cas, le secteur vaut au moins le détour pour Margullo et la via del Joan !

Céline dans Margullo, 8a

On fait ensuite découvrir les secteurs classiques de Margalef à Max pour le réconcilier avec les bi-doigts, pas son domaine de prédilection ! Heureusement, Raco de la Finestra a de bons atouts de ce côté-là et l’ambiance au pied de la falaise est au top, plein de français quasi voisins de chez nous mais qu’on ne rencontre que pour la première fois évidemment (!). C’est le moment de prendre sa revanche dans La Sombra del Viento 8a essayée un mois auparavant avec un beau but à la clef ! Cette fois ça passe et je peux vous dire que la voie vaut le détour là encore !

Céline dans la Sombra del Viento, 8a

Max dans Antologica, 7c
La Sombra del Viento, 8a
Après 3 semaines de grimpe, on a un peu notre dose et surtout avec les ailes de parapente dans le coffre, une grosse envie de tester l’air ibérique ! On débarque donc à Ager en milieu d’après-midi avec une météo nuageuse, on se dit que c’est raté pour aujourd’hui et on se rattrape avec quelques exos de force sur les jeux pour enfants...

Equilibre total !

Céline la machine

Et Max qui fait le mongole. Jusque là tout va bien !

Mais ça c’était sans compter sur les locaux, rencontrés par hasard, qui nous emmènent aux décos avec la certitude que le ciel se dégagerait. Perplexes, on se laisse entrainer et là on se rend compte que les profs de parapente du coin connaissent bien leur région et son aérologie ! Arrivée au déco, on ne voit pas à 3 mètres... Le local nous fait visiter la curiosité géologique du coin (une minuscule grotte dans laquelle il est possible de bivouaquer) en disant que 15 min après il y aurait une fenêtre météo pour décoller. Bref, on fait les touristes et effectivement un quart d’heure après c’est parfait !
Vol calme qui permet de s’amuser et on en redemande ! C’est reparti pour une rotation ! Pour une journée sans parapente, on s’en sort bien !!

Vu le brouillard dehors, on n'est pas très rassurés dans la navette pour le déco !

Encore un peu bouché tout ça...

Max en vol

Atterro cible Céline

Les jours suivants on alterne entre grimpe abritée à Santa Linya ou aux Terradets quand il pleut fort, gonflage ou vols quand les conditions le permettent et le prof catalan me gratifie même d'un cours personnalisé de face voile!

Session gonflage
Les Terradets sous des trombes d'eau !


 Maintenant qu’on diversifie notre pratique avec le parapente, on se rend compte à quel point la région est incroyable pour faire ce qu’on aime... au cas où on en aurait douté ! On le remarque d’autant plus en visitant par hasard le petit village de Canelles dont on tombe amoureux direct, des maisons en pierre perchées sur un piton rocheux en bout de route et donnant sur toute la vallée de l’Alt Urgell.
 
Canelles au soleil

De belles maisons en pierre

un petit paradis

avec vue sur Coll de Nargo et la Feixa

et sur d'autres barres

La vie en camping-car c’est quand même assez luxueux ! L’impression d’être tous les jours dans un petit appartement, avec électricité, cuisine, chauffage si besoin etc... Le seul truc bizarre ou perturbant c’est quand tu ouvres la porte et que le paysage dehors a encore changé... Dur ! Bon ça a aussi ses travers, déjà celui de s’habituer à autant de confort, mais surtout de ne pas pouvoir aller partout où on le souhaite. Il faut dire que la bête en question est vraiment un monstre ! Heureusement, Max est un pilote et a surtout une belle expérience.

Après une bière

on y voit triple

Max le cuisto


L’autre travers c’est que ce n’est quand même pas un appartement à énergie illimitée... Un peu blasés par 3 jours de pluie et à vouloir trop tirer sur la ficelle, on a expérimenté le truc : plus de batterie ! Assistance, dépannage, discussion en espagnol, refuge et tout s’éclaire à nouveau ! 

Oups !

Justement après ces 3 jours sous la pluie aux Terradets, cachés sous les dévers et après quelques péripéties pour récupérer nos dernières dégaines, on trouve le soleil au pied d’Organya, la montagne magique. C’est LE site d’accro où tous les parapentistes se donnent rendez-vous en été. En novembre, sans conditions, pas un chat mais ça nous permet d’apprécier le site, de repérer les décos et d’imaginer la haute saison. On reviendra !

Repérage actif de l'atterro
Festin aux figues de barbarie
L'olivier

Cure de soleil avant le retour en France

Bref, un joli tour de quelques sites majeurs d’Espagne, une vie grand luxe en camping-car et un repérage des spots de parapente pour y revenir avec les condis et le niveau : l’Espagne est décidément toujours à la hauteur de nos attentes...