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mardi 19 septembre 2017

Greek road trip part 3 : les Météores, précieuses et mystérieuses



Après ces quelques semaines de couennes à Leonidio et Kyparissi, nous avons eu une petite baisse de motivation et un besoin de changement de décor. C’est curieux comme toute l’année nous rêvons de performances, de voies dures et de croix et puis quand cela arrive, plus que de coutume qui plus est, nous sommes comme blasés et indifférents et attendons autre chose de l’escalade. Ce n’est finalement pas la performance en soi qui nous marque mais tout ce qu’il y a avant, le chemin pour y arriver et les émotions que nous éprouvons pour réussir ce qui pour nous, à un moment, a été un défi. Mais si défi il n’y a pas, à quoi bon ? 

Eglise byzantine de Geraki

C’est dans cet état d’esprit que nous nous sommes retrouvés à une semaine de notre bateau retour. Heureusement la Grèce a beaucoup à offrir et nous prenons le cap pour les Météores. 
Mais avant il était indispensable d’aller faire un tour du côté des plages du Magne. Nous n’avions pas encore goûté à la mer du séjour. Il était d’y remédier ! 
 
Skouthari beach

Revenons aux Météores, un rapide passage en 2014, plutôt pluvieux, m’avait laissé l’eau à la bouche.  

Monastère de Roussanou

Cette fois la météo est caniculaire mais pas de pluie en perspective ! Canicule, grandes voies et chien ne faisant pas bon ménage, nous sommes obligés de prendre une chambre d’hôtel pour que Linka reste au frais !! Il n’y a pas qu’elle qui est contente de ce surplus de confort.  

Café frappé maison

De toute façon, le squat en camion dans les Météores est plutôt compliqué et même Ben et Mélo que nous retrouvons sur place optent pour le camping en camion. 

Holy Ghost dans toute sa splendeur

L’idée est de faire de belles voies les plus longues possibles. Elle me serviront sûrement pour la liste du BE ! Du coup il nous faut trouver des voies de plus de 200m. A ce petit jeu-là, nous n’avons pas bien le choix avec notre topo non exhaustif et ne voyons que Holy Ghost comme Météore suffisamment haute. 

L2 d'Athéna : 5c. pas facile...

Nous commençons l’assaut d’Holy Ghost par Athéna 7b+, 215m. Sur le papier, rien de bien extrême : 6b+, 5c, 5a, 2, 7b+ et 6a+. Mais c’était sans compter sur le fait que la voie n’est jamais faite, l’équipement lointain et vieillissant et la stabilité des galets entre eux plutôt précaire… Ceci expliquant peut-être cela après tout… ! 

Mais ça nous fait quand même rire ces longueurs engagées

J’ai dû passer plus de 40 minutes au soleil dans la première longueur à tester chaque galet, en en remettant certains que voulaient m’amener plus bas plutôt que de m’aider à monter, en me fourvoyant, en repartant de l’autre côté en me faisant la plus légère possible 4 m au-dessus du dernier point dans ce goulet dalleux. Sensations garanties ! Au fond, j’ai bien fait d’être si précautionneuse car Cédric en moulinette est tombé deux fois en partant avec des prises sans faire attention… 

L5 d'Athéna, 7b+

La suite dans le même style, encore plus dalleux donc moins exigeant mais avec l’équipement en moins ! Mention spéciale pour la 3eme longueur en 5a de 45 m avec seulement 3 points… On s’habitue tellement à engager que j’ai failli rater le dernier point mais le ressaut à franchir me faisant quand même douter, je me dis qu’un point aurait bien été le bienvenu à cet endroit-là. En ouvrant mieux les yeux, je repère alors un point tout rouillé de la même couleur que le rocher. Ouf !

Beau cadre dans L5

La suite est un beau mur en 7b+, suréquipé cette fois ! Cédric sert tout ce qu’il trouve et se fraie un chemin dans cet océan gris. Quant à la dernière longueur, la mousse s’invite sur certains galets pour nous gratifier de quelques doutes supplémentaires.

Serrage de galets en ordre !

On a galéré, on a vibré mais qu’est-ce qu’on a aimé ! C’est pour cette adrénaline que nous grimpons et c’est peut-être ce petit quelque chose qui nous manquait dans le Péloponnèse. 

Sommet !

Le lendemain avec Ben et Melo, nous faisons un assaut collectif sur le pilier Nord Est de Holy Ghost : eux dans Pillar of Dreams, une classique mixte en 5c+ max mais qui demande une bonne marge et une bonne utilisation des protections et nous dans Iphigenia 7a, 250 m tout équipée.

L1 d'Iphigenia 5c
Ben nous rejoint

  Le topo indique peu de points mais la voie a en réalité été rééquipée il y a quelques temps et est du coup très abordable : 5c, 6b, 7a, 5c+, 5a, 4a, 6a. 

Ben et Melo dans le champ !
Cédric comme un poisson dans l'eau

Comme la voie est bien plus fréquentée, nous ne rencontrons que du bon rocher et mettons beaucoup moins de temps que la veille. L’escalade y est très agréable, nous ne nous posons pas trop de questions à chaque fois que nous prenons une prise et nous pouvons encourager Ben qui se met des sueurs froides dans les cheminées expo de la voie voisine ! Au sommet, il est d’accord pour dire qu’il faut un niveau d’au moins 6b à l’aise en trad pour aborder Pillar of Dreams sereinement ! 

Sommet !

Nous profitons des quelques jours qui nous restent pour se balader dans la région et se rapprocher doucement d’Igoumenitsa via Monodendri et les gorges alentours avant de prendre le bateau pour l’Italie.  

Séance bronzage au sommet d'Holy Ghost

Encore un beau séjour, dépaysant au possible, qui nous a fait déconnecter du quotidien pour mieux l’affronter en rentrant !